Cet été, en raison de la crise sanitaire, les professeurs de La Petite Ecole de New-York se sont mobilisés pour proposer des summer camps virtuels aux enfants. Certains ateliers ont d’ailleurs été diffusés en direct dans Bayam durant les Colos écolo. Nous avons interrogé Virgil de Voldère, le fondateur de l’école, sur le concept des summer camps

Bayam : Quel est le concept des summer camps de la Petite Ecole ?

Virgil de Voldère : C’est un moment de l’année où les professeurs sont libres d’aborder de nouvelles thématiques ou d’approfondir celles qu’ils ont aimées pendant l’année. Chaque année, ils décident ensemble quels vont être les quatre grands thèmes des summer camps.

Pendant l’année scolaire, nous proposons différents thèmes aux enfants. En fonction de leurs intérêts, on va ensuite rajouter nos objectifs pédagogiques. On peut très bien travailler les mathématiques et les prérequis de la lecture en parlant aussi bien des éléphants ou des baleines que des fruits et légumes. Ça nous est complètement égal si on compte des tomates ou des éléphants : l’important, c’est de compter !

Les enfants sont très intéressés par ce qu’on fait à l’école parce qu’on suit exactement leurs intérêts à eux. Une grande partie de notre travail consiste à présenter des grandes thématiques, comme par exemple les fruits et légumes, puis de laisser les enfants parler de ce qu’ils préfèrent, des recettes qu’ils aiment, etc. À partir de là, nous continuons d’écrire notre curriculum en fonction de leurs observations.

Cette année, on a décidé d’approfondir le thème de l’amitié, car on a senti que les enfants avaient beaucoup de choses à se dire. On teste aussi de nouvelles thématiques, c’est un laboratoire pour le reste de l’année. 

Le fait de réaliser des « lives » sur Zoom a-t-il changé beaucoup de choses pour vous?

C’est vrai que cette année, c’était particulier parce que les leçons étaient sur Internet alors que d’habitude, c’est en présentiel. C’est tout à fait nouveau pour nous ! Les leçons sur Zoom sont plus difficiles, en particulier pendant les summer camps, parce qu’on y accueille de nouveaux élèves.

C’est aussi plus compliqué d’obtenir un retour des élèves parce qu’il faut passer par l’intermédiaire des parents. Quand ils sont sur l’écran, les enfants s’engagent moins que quand ils sont à l’école. C’est pour cela que depuis le mois de mars, on a fait beaucoup de réunions avec les parents pour avoir le feedback des enfants à travers eux, afin que l’école reste en accord avec l’intérêt des enfants.

On fait très attention à écouter les enfants pour savoir ce qui leur passe par la tête. Régulièrement, cela devient des projets sur plusieurs mois, où on va travailler quasi exclusivement sur la même chose. On va réaliser des expositions, des livres…

Sur Zoom, c’était plus difficile, mais on a quand même réussi à faire des livres, et même, au grand désespoir des parents, des expositions chez les gens !

L’intérêt de venir à la Petite Ecole, c’est aussi d’apprendre une nouvelle langue, parce que beaucoup des enfants sont anglophones malgré le fait qu’ils aient des parents francophones.

Comment choisissez-vous les différents thèmes des summer camps ?

Les thèmes ont été choisis pour intéresser les enfants pendant l’été et pour permettre aux petits anglophones qui ne parlent pas français de parler de choses simples. Par exemple, à travers les fruits et les légumes, on peut les amener doucement vers notre culture francophone où on aime bien faire la cuisine.

Le thème du vent a été choisi suite aux thèmes du transport et des avions, réalisés pendant le reste de l’année et qui avaient beaucoup plu aux enfants. Ils étaient très demandeurs de ce thème-là, malgré le fait que ce soit un thème un peu difficile.

On essaye souvent de choisir des thèmes un peu difficiles et on est toujours surpris de voir à quel point les enfants savent déjà des choses collectivement. C’est typiquement le genre de sujet où ils ont plein d’idées erronées, mais aussi pleins de bonnes idées. Il faut ensemble qu’on arrive à faire le tri.

Comment sensibiliser les enfants à la protection de l’environnement ?

Nous avons une thématique récurrente qui s’appelle « Sauvez la planète » et qui fait partie de notre corpus d’éducation, et du baccalauréat international. Chaque année, on a des thématiques qui abordent l’engagement, la conscience de la nature qui nous entoure, le fait que cette nature est fragile et qu’on se doit de la préserver.

Les différents thèmes, aussi bien le vent que celui de l’eau, nous permettent d’éveiller les enfants à la magie de la nature, et au fait qu’on est interdépendant de la nature.

On ne parle pas des problèmes plus politiques liés à l’environnement, ils sont trop jeunes, mais la protection de l’environnement fait partie des grandes valeurs de l’école, c’est complètement transversal à tout ce que l’on fait. On ne fait pas de l’écologie un jour par an lors d’une fête ou autre, c’est un effort permanent, c’est une manière de vivre.

Propos recueillis par Simon Leitao


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