Auteur de littérature jeunesse, Bernard Friot a un but bien précis : montrer que la poésie est accessible à tous, et pratiquée partout dans le monde. C’est pourquoi il lance en 2021 une déclaration des Droits Universels à la Poésie. Nous l’avons rencontré pour en savoir plus…

Comment sont nés les Droits Universels à la Poésie ?

En me promenant dans les rues de Padoue ! Il y a souvent des moments où se cristallisent des réflexions qui se sont développées sur des années. J’ai toujours été mal à l’aise avec les discours sanctifiant la poésie et en donnant une image élitiste.

Toute mon action lors des ateliers et des rencontres, aussi bien avec les enfants qu’avec les adultes, me prouve au contraire que c’est un langage universel.

Bernard Friot

La question de la démocratisation de la poésie, de son accès et sa pratique, est très présente dans votre déclaration. Y a-t-il un problème dans notre perception de la poésie ?

Oui, il y a un problème, lié aux institutions qui produisent le discours dominant sur la poésie, notamment l’école qui en propose le plus souvent une approche analytique au lieu de “faire poésie” au quotidien. L’image du poète aussi me semble artificielle. Il est trop souvent présenté comme un être à part. J’aime à dire que nous sommes tous poètes à partir du moment où nous maîtrisons le langage.

Vous montrez qu’on peut faire de la poésie avec tout, parfois sans même s’en rendre compte. Quelle place occupe-t-elle dans la vie d’un enfant ?

La poésie en réalité est le premier rapport avec la langue de l’enfant. L’enfant perçoit la langue comme une musique, une suite de sons spécifiques organisés dans une mélodie, et avant même de pénétrer le sens des mots, il va répéter les différents phonèmes qui les composent. Plus tard, il va expérimenter librement avec la langue, non pour dire quelque chose de précis, mais pour “faire dire” à la langue des choses imprévisibles.

Cette déclaration est aussi l’occasion de faire naître des discussions et des moments de partage. Quelles formes vont-ils prendre ? D’autres auteurs vont-ils y participer ?

Tout de suite, un groupe s’est formé, très composite, réunissant le réseau Canopé, Bayam, ATD Quart Monde, l’AGEEM, Le centre de créations pour l’enfance de Tinqueux, les CEMEA, l’association Jean-Hugues Malineau et de nombreuses personnes intéressées, dont des auteurs. Il ne s’agit pas de créer une institution ou une association mais de faire émerger la poésie telle qu’elle se vit au quotidien et de partager des expériences.

Comment vos interventions dans les classes nourrissent-elles votre écriture et votre vision de la poésie ?

La poésie est un formidable moyen de rencontre, de communication, parce qu’elle est profondément démocratique. Tout le monde est égal devant elle. Il m’arrive souvent d’animer des moments de poésie avec des enfants à peine arrivés en France et, chaque fois, ce sont des moments d’émotion incroyables, parce que la poésie permet avec peu de mots, peu de connaissances sur la langue, de dire et et transmettre des choses essentielles et de vivre la langue dans toutes ses dimensions.

Des rencontres live entre Bernard Friot et les écoles

Tout au long de l’année, l’auteur animera des rencontres en direct, avec des écoles et des médiathèques, diffusées en direct sur Bayam. La première rencontre aura lieu le samedi 18 septembre à 17h à 18h.

En savoir plus

Bernard Friot est un auteur français qui a posé ses valises dans de nombreuses villes de France et d’Allemagne. Il vit aujourd’hui à Bordeaux. Il a été enseignant en lettres et s’est très tôt intéressé aux pratiques de lecture des enfants et adolescents. On lui doit, entre tant et tant d’autres, les célébrissimes Histoires pressées. L’auteur, qui se définit comme un “écrivain public”, a besoin de contacts réguliers avec ses lecteurs pour retrouver les émotions et les images de ses histoires. La relation au lecteur est au cœur de sa réflexion sur l’écriture : lire est pour lui un acte de création, autant qu’écrire.

Retrouvez Les Droits Universels à la Poésie ici et découvrez “La fabrique à histoires de Bernard Friot”.

Lire aussi : Les histoires minute et Les histoires pressées de Bernard Friot obtiennent le label Nation apprenante

Bonne découverte !

Propos recueillis par Élodie Dubuis


Rendez-vous pour un premier live Bayam École avec Bernard Friot le 18.09 dans l’application Bayam. Bénéficiez d’une expérience optimale en vous abonnant à Bayam Premium*.

*Un accès illimité à tous les contenus et à toutes les fonctionnalités : chronomètre, messagerie familiale, 6 profils en simultané. Offre sans engagement.

bayam1mois