Oiseaux, escargots, fourmis, papillons, limaces, lézards… Les tout-petits n’ont pas leur pareil pour repérer les petites bêtes du jardin ou du square. Ils peuvent les observer avec une grande concentration. Comment expliquer cette fascination pour les humbles bestioles ?

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La Nature à la loupe, L’escargot ©Studio Bayam, Bayard Presse 2016

Regarde, la p’tite bête !

Les enfants sont spontanément attirés par les animaux, et ce, dès leur plus jeune âge. Très tôt, notent les éthologues, le nourrisson fait la différence entre un animal, qui se meut de sa propre initiative, et un objet – même si ce dernier a l’apparence d’une bête. En côtoyant de jeunes enfants, on peut très vite constater qu’ils sont bien plus observateurs que nous de cette vie minuscule. Sur le chemin de l’école, Tangi adore ramasser des escargots et les regarder ramper sur sa main. Depuis sa poussette, Aimy n’a pas son pareil pour repérer les oiseaux en vol ou perchés dans les arbres. Elle les désigne aux adultes qui, eux, n’avaient rien vu ! Martin court après les lézards et rit de les voir se glisser dans les rainures du trottoir.

La fourmi ou l’éléphant ?

Quel parent, tout fier de proposer une sortie au parc animalier, n’a pas été désappointé de voir son enfant se détourner des girafes et autres éléphants pour se délecter du spectacle des canards, des pigeons et des moineaux ? Quel grand-parent n’a pas retrouvé sa petite fille accroupie dans la cour, immobile, les yeux rivés sur le ballet des fourmis ? Véronique Servais est psychologue et professeure en anthropologie de la communication, particulièrement entre humains et animaux, à l’université de Liège, en Belgique. Pour elle, rien d’étonnant à cette attirance de l’enfant pour les plus petits êtres vivants : « Ce sont des animaux qui sont à sa mesure, décrypte-t-elle, et face auxquels il peut assumer une position d’observateur. »

Coup de cœur pour l’escargot

L’escargot, par exemple, concentre l’attention des tout-petits, et sa présence au bord du chemin peut empêcher toute une famille d’aller au bout de sa promenade du dimanche. Pour Véronique Servais, le succès de l’escargot réside précisément dans sa lenteur. « On peut l’observer avancer ou rentrer dans sa coquille. L’escargot, en réagissant, montre qu’il est vivant : il est un sujet animal qui agit et qui réagit. On peut le toucher, l’attraper par sa coquille, il bave, il ne présente pas de danger… Sa coquille en colimaçon est surprenante, esthétique. Et c’est une cachette. Je suppose que ça parle à un tout-petit : l’escargot entre dans sa coquille, il s’y sent en sécurité. Comme une image de son besoin à lui : je peux retrouver les bras de mes parents quand j’en ai besoin, je peux sortir quand je suis rassuré. Et puis l’escargot est fragile et petit : on peut l’écraser ; il peut être mort… » Autant de sujets de réflexion et d’observation passionnants, qui sèment aussi les graines d’une attention à la nature et à sa diversité dont notre monde a un besoin vital. Bayam aussi s’intéresse à l’escargot, ainsi qu’à plein d’autres petites et grosses bêtes qui sauront passionner vos enfants !

Anne Bideault

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