Le 5 février, SamSam, « le plus petit des grands héros », part à l’assaut des écrans de cinéma. Les coulisses de la réalisation du film sont dévoilées aux enfants (et à leurs parents) dans un court-métrage réjouissant. Son créateur, l’illustrateur Serge Bloch, revient sur l’histoire de ce personnage.

Serge Bloch, vous êtes le vrai SamPapa de SamSam…

SamSam est paru dans Pomme d’Api il y a vingt ans pour la première fois. Je l’avais dans ma tête depuis quelque temps déjà. Mon fils Samuel adorait se déguiser en Batman, et ça a été mon point de départ. Depuis, SamSam n’a pas changé, pas vieilli… il a toujours le même âge. C’est ça qui est bien avec les personnages ! Dans le magazine, dès le début, il a eu ce rôle de légèreté, de fantaisie, de liberté, qu’il a gardé. Normal : c’est ce qui m’intéresse dans la vie, j’en mets dans tout ce que je fais. Et puis SamSam est aussi un héros rassurant, chaleureux : il ne lui arrive pas de malheur, il n’y a pas de drames. En cela, il est adapté à cet âge « école maternelle », où on n’aime pas être angoissé.

Au début, vous étiez seul à faire vivre SamSam. Derrière un film, il y a une très grande équipe… Pas trop difficile de confier son petit bonhomme ?

Pas du tout ! Ça fait déjà très longtemps que je partage SamSam. Aussi bien pour les parutions dans la presse, dans les livres, que pour la série animée, puis maintenant le film. Je ne suis pas inquiet ! Confier un personnage, ça donne de la liberté, ça enlève un poids… Autrement, je ne ferais que ça ! J’aime être libre. Pour le long métrage, mon rôle a été très léger : j’ai lu le scénario, rencontré les équipes de production et de réalisation. Tanguy de Kermel était déjà le réalisateur de la série animée. J’ai une confiance totale, je ne suis pas interventionniste, et j’assume les choix qui ont été faits par l’équipe. Par exemple, SamSam est un peu plus âgé sur écran : pour le cinéma, il doit plaire à une tranche d’âge plus large.

Est-ce que la vie audiovisuelle de SamSam a influencé ses aventures dans Pomme d’Api ?

Quand j’ai créé SamSam, je me suis volontairement imprégné du travail de la Warner ou de l’animation japonaise. L’univers de SamSam, avec toute sa fantaisie, ses petits personnages, ses petits monstres, était pour moi très audiovisuel, presque pictographique. Je me suis ainsi fixé dès le début la règle d’une couleur par personnage, pour donner à chacun une identité visuelle très marquée. Mais c’est vrai que la déclinaison audiovisuelle m’a obligé à stabiliser l’univers, à être plus précis, à retrouver les mêmes éléments à chaque fois. Sur le papier, une fois par mois, on est plus libre, on crée un peu ce qu’on veut.

 

Le lien entre tout ce que je fais, c’est le dessin. Le dessin, c’est mon langage, mon domaine de nuisance, mon aire de jeu.

 

Votre travail, ce n’est pas que SamSam…

Non ! Le lien entre tout ce que je fais, c’est le dessin. Le dessin, c’est mon langage, mon domaine de nuisance, mon aire de jeu. En ce moment, mon stress, c’est mon exposition « Boîtes à rire ». Une exposition tout public, ludique, pour passer une petite heure dans la bonne humeur, entre l’humour, la farce et la poésie. Ce sont des installations – des boîtes – certaines toutes petites, d’autres dans lesquelles on peut entrer. Il y a de l’interactivité, de la réalité augmentée, c’est fait avec des bout de ficelles, c’est libre et drôle.

Propos recueillis par Anne Bideault

Crédits image : Carte animée « SamSam dans la ville » à retrouver dans Bayam
D’après la création originale « SamSam » par S. Bloch/Réalisation : T. de Kermel © Bayard Presse S.A., 2000 © – Adaptation long-métrage © Folivari, La Compagnie cinématographique, Panache productions, France 3 cinéma, Mac Guff Ligne, StudioCanal, 2020


A ne pas manquer ce mois-ci: 

  • L’ exposition « Boîtes à rire », au CENTQUATRE-PARIS, du 5 février au 8 mars 2020. Entrée libre et gratuite.
  • 3 nouvelles cartes animées SamSam pour jouer avec l’univers du film dans votre appli Bayam.