Suivez le voyage poétique et inspirant d’Ellie, une jeune fille réservée et passionnée d’ornithologie qui se lie d’amitié avec la documentaliste de son collège. La réalisatrice, Charlie Belin, nous en dit plus sur cette fiction documentaire de 26 minutes qui invite les enfants à prendre le temps d’observer et de contempler la nature.

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Ellie, dix ans et demi, entre en sixième à Saumur. Timide et passionnée par la nature, elle passe son temps plongée dans des livres, en particulier d’ornithologie. Elle intrigue Anna, la documentaliste du collège, une femme mystérieuse avec qui elle tisse une relation espiègle. Le jour où Ellie doit absolument lui rendre un livre, la porte du CDI est fermée. Ellie décide alors de le ramener directement chez Anna, qui vit sur une île sur la Loire, à quelques kilomètres du collège. Une île pleine d’oiseaux…

6 questions à Charlie Belin, réalisatrice du film

Pouvez-vous nous raconter la genèse de Drôles d’oiseaux ?

Drôles d’oiseaux est né d’un appel à projets lancé par France Télévisions sur le thème d’un “Récit initiatique d’une héroïne contemporaine pour les 6-10 ans”. J’ai postulé avec la société de production Caméra Lucida, en partenariat avec Donc Voilà Production. Le projet a été sélectionné par France Télévisions et cela a été le début d’une très longue aventure qui a duré plus de 4 ans.

Avec Mariannick Bellot, ma coautrice sur ce film, nous avons écrit cette histoire avec l’idée de proposer un traitement documentaire dans la fiction. Nous avons essayé d’être le plus réaliste possible en décrivant des lieux réels, comme l’île de Souzay, près de Saumur, sur la Loire, et en nous inspirant de personnes réelles comme pour le personnage d’Ellie, qui est assez introvertie, timide et hypersensible.

Pour dessiner l’héroïne, vous êtes-vous inspirée de votre propre expérience ou de votre entourage ?

Je me suis inspirée de ma petite sœur qui, quand elle était à l’école primaire, était toujours le nez dans les livres et papotait avec la maîtresse. J’ai aussi pensé à ma petite cousine, qui est vraiment passionnée par les animaux, toujours fourrée dans les hautes herbes à observer les insectes, les batraciens. Je pense que ces deux images-là m’ont accompagnée pendant toute l’écriture.

Il y a également un documentaire radiophonique que j’ai écouté sur le portrait d’une jeune fille autiste Asperger qui racontait son expérience au collège. Je me souviens notamment d’un moment où elle explique qu’elle était allongée sur un banc, à regarder la lumière passer dans les feuilles des arbres alors qu’il y avait un brouhaha tout autour.

Après, il y a sûrement également un peu de moi et de Mariannick dans ce personnage, même si ce n’est pas toujours conscient.

Le rythme et l’esthétique de votre film sont loin des codes habituels des animations jeunesse. Comment avez-vous pensé ce film par rapport au public ?

Il y avait un désir de s’adresser à la jeunesse. Disons que j’ai essayé de me mettre dans la peau de cette petite fille. J’ai passé beaucoup de temps dans une classe de 6e pour essayer de me remettre à la place de ces élèves. D’ailleurs, ce sont les élèves de cette classe qui ont prêté leurs voix aux collégiens du film. Je me suis aussi beaucoup nourrie d’ouvrages jeunesse.

Par rapport au rythme du film, cela est venu naturellement. L’impression de prendre son temps est probablement liée à l’absence de musique. Comme c’est le portrait d’une petite fille très à l’écoute de la nature, c’était très important qu’on soit dans ses oreilles, dans un son naturaliste quand elle se promène sur l’île et qu’elle écoute les chants d’oiseaux.

Quel regard portez-vous sur la nature et quel message souhaitez-vous faire passer au spectateur ?

Au moment d’écrire l’histoire, je n’avais pas l’intention de véhiculer un message engagé à propos des oiseaux et de leur disparition. Le scénario était déjà écrit lorsque j’ai pris conscience, grâce à des articles, du problème de la disparition massive d’oiseaux, d’insectes, de la biodiversité. J’avais peur que la vision que je donne de la nature soit un peu trop romantique. Finalement, je trouve ça chouette de pouvoir proposer cette contemplation de la nature et du vivant. Si ça pouvait donner envie aux enfants d’observer les oiseaux, d’être à l’écoute de la nature et d’aller se balader, je serais ravie.

Lors des projections du film, les enfants viennent souvent me demander où est-ce qu’on peut trouver le guide ornithologique. Cela veut dire que le film fait germer des envies.

Votre film semble avoir été fait pour le cinéma, il est maintenant disponible sur notre appli BayaM et d’autres plateformes de streaming. Dans quelles conditions conseillerez-vous de le regarder à la maison ?

Je trouve cela génial que le film ait une diffusion large et qu’il puisse être sur des plateformes. C’est difficile de conseiller quelque chose, mais sachant que le film utilise beaucoup des sons de la nature, on peut perdre la force du récit si on le regarde avec un son trop bas ou dans un contexte bruyant. Pour conserver l’attention, il vaut mieux s’installer dans un lieu calme.

Auriez-vous des conseils à donner aux parents pour préparer le visionnage du film ?

Pendant une projection au cinéma, une personne a suggéré aux enfants d’essayer de compter tous les différents oiseaux qui apparaissent dans le film. J’ai trouvé cette idée super. En plus, il y a un aspect ludique qui sollicite l’attention des enfants. Leur expliquer qu’il s’agit d’un film quasi documentaire, inspiré de personnes réelles, peut aussi susciter un intérêt.

Qui est Charlie Belin ?

Charlie Belin s’est formée dans plusieurs écoles d’animation (l’ESAAT, l’EMCA, puis à La Poudrière). Elle a réalisé un certain nombre de courts métrages dans le cadre de ses études, avant son premier film professionnel pour l’un des films-poèmes de la collection En sortant de l’école, en 2016.

Bon visionnage !

L’équipe BayaM


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