Danseur et chorégraphe, K est le nouvel invité de notre série Récréations Collection. Pour ce faire, il a concocté huit vidéos pour s’initier à la danse via… les planètes. Alors faites de la place dans le salon et ressortez les jambières du placard !

K rire

 K, c’est votre vrai prénom ?

Eh bien oui ! Mes parents m’ont prénommé ainsi en référence à un personnage appelé K dans un roman inachevé de Kafka, « Le château »… Mais, à l’époque, les officiers d’état civil n’ont pas accepté leur choix. J’ai donc un autre prénom pour les papiers !

Comment avez-vous attrapé le virus de la danse ?

Le virus, c’est une belle image ! J’ai commencé à l’âge de 5-6 ans par un stage de cirque. Et après je ne me suis plus arrêté. J’ai pris des cours de danse contemporaine. Je faisais des spectacles à mes parents : la fête du printemps, la fête de l’été… Tout était prétexte pour danser !

Ça donne une belle énergie de faire quelque chose à plusieurs. Car on ne fait jamais un spectacle tout seul. En fait, j’ai eu la chance de trouver très vite pourquoi j’étais sur cette planète. Danser, c’est ma façon d’être au monde. Si je n’avais pas dansé, je n’aurais pas été vivant…

A quel moment décidez-vous de faire de votre passion un métier ?

En fait, j’étais parti pour être journaliste ou critique d’art. J’avais fait les bonnes études pour : prépa, double licence… Mais quelque chose m’obnubilait : quand je dormais, je dansais en rêve.

Alors j’ai demandé à ma mère de m’offrir un stage très intense de deux mois pendant l’été. A la fin, on a proposé de me garder. J’ai passé un CFA Danse en alternance. J’avais l’impression de vivre dans Fame !

K

 Comment s’est amorcé le passage à la chorégraphie ?

J’ai su très vite que j’allais créer mes propres spectacles. Être chorégraphe, c’est véhiculer des valeurs, auprès de mon équipe comme du public. La question que je me pose tout le temps c’est « comment puis-je être utile avec mon art ? ». C’est pourquoi je monte des projets dans des milieux très différents : auprès des seniors, des écoles… Et j’espère prochainement dans les prisons…

Parce que la danse, ça fait du bien à tout le monde ?

Oui parce que danser, c’est être capable de faire des choix, d’être cohérent avec son corps, avec un espace. Dans mes vidéos, je donne des règles et chacun s’en empare ensuite. On utilise le corps et l’imaginaire. Mon angoisse, c’est Tik Tok : tout le monde fait la même chose, reproduit les mêmes mouvements. Dans ces vidéos, je propose des images qui parlent à tout le monde mais ensuite, à chacun de les interpréter comme il le souhaite !

dancekeat K

Justement, pourquoi avoir choisi les planètes comme images dans vos vidéos ?

Sept épisodes étaient prévus et j’aime le côté calendaire des planètes. Chaque jour est en cohérence avec un astre ou une planète. Lundi avec la Lune, Mardi avec Mars… J’ai donc imaginé des chorégraphies à partir des planètes parce qu’en plus, chacune d’elle représente des qualités physiques et des gestuelles différentes.

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Mon style se retrouve dans les vidéos : quelque chose de très vivant, de très coloré avec la mise en valeur de nos paysages intérieurs…

Et puis ramener la danse à la maison, au sein de la famille, c’est important. Ainsi, chacun se laisse aller et exprime quelque chose avec son corps.

Il y a encore des préjugés sur la danse : ce serait une pratique de « filles ». Que dites-vous aux petits garçons qui voudraient se mettre à la danse et à leurs parents ?

J’ai effectivement le souvenir de difficultés quand j’ai commencé la danse enfant. De paroles bêtes et méchantes, quand, dans un vestiaire, vous enfilez votre collant face à dix gars en kimono de judo. Mais moi, j’ai été très encouragé, que ce soit par mes parents ou par mes profs. Et, finalement, c’étaient des désagréments bien minimes par rapport aux joies que cela me procurait.

Mon leitmotiv, c’est qu’en danse, il n’y a pas de question de genre.

Et puis c’est un vrai métier, avec des enjeux, des valeurs. C’est peut-être cela qu’il faut faire comprendre aux parents : la danse, c’est du concret.

Propos recueillis par Joséphine Lebard

Crédits photos : Compagnie KeatBeck – www.keatbeck.com


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