A l’occasion de la sortie dans Bayam du livre audio Le Fantôme de Carmen (lu par Yolande Moreau, et paru aux éditions Sarbacane en 2016), l’auteur Pierre Créac’H revient sur le processus artistique de la création de son conte musical.
Après Le château des pianos et Le silence de l’Opéra, c’est le troisième album que vous publiez en lien avec la musique classique, et plus particulièrement l’opéra. Quel est votre rapport à ce genre musical ?
Je suis musicien. La musique est une motivation artistique permanente, passionnelle. Écrire et dessiner des histoires sur la musique est une manière de me connecter, d’une manière particulière, aux grands compositeurs que j’aime. Les enfants méritent de découvrir cette musique qui apporte tant d’émotion. Visiter des lieux abandonnés plongés dans le silence fait aussi partie de mes plus fortes expériences. Et du silence né la musique. Le silence et la musique sont les deux poids d’une balance expressive fondamentale dans ma création. J’ai aussi choisi l’opéra Garnier comme décor car ce lieu est simplement magique.
Pourquoi avoir choisi de baser votre histoire sur l’opéra de Carmen ?
Carmen est un chef d’œuvre. Le découvrir tôt permet d’en profiter mieux toute sa vie. Je l’ai moi même découvert jeune avec beaucoup de joie. La musique géniale de Bizet est envoûtante. Et après avoir lu la nouvelle de Prospère Mérimée j’ai souhaité réinventer à ma façon cet univers andalou, ce qui m’a beaucoup amusé.
Vous avez travaillé avec de célèbres interprètes comme Jean Rochefort et Pierre Arditi. Pouvez-vous nous raconter une anecdote de l’enregistrement du Fantôme de Carmen avec Yolande Moreau ?
Ce que j’ai adoré avec Yolande, c’est sa simplicité et sa gentillesse. Je ne l’imaginais pas autrement. Elle est tellement drôle dans son jeu. On a beaucoup ri pendant l’enregistrement. Mais surtout elle a une tendresse qui rend la bande-son si chaleureuse.
Depuis quelques années, nous voyons une évolution des usages culturels avec une explosion de l’audio sous toutes ses formes. Quels sont selon vous les bénéfices du livre audio pour les enfants ?
L’audio autant que l’écrit suscite beaucoup l’imaginaire là où l’image le nourrit essentiellement. Privilégier l’écoute permet de lancer la machine à rêve, celle qu’on a tous dans notre tête, par le bruitage, la voix et la musique. Le bruitage offre des sons nouveaux, évocateurs et stimulants, qui suffit, souvent, pour faire comprendre une action. Les voix sont toujours des rencontres singulières par leurs accents, leurs timbres, leurs dictions. Qui ne s’amuse pas à citer les répliques de ses films cultes en en imitant l’intonation ? Et puis la musique, évidement, celle qui adoucit les mœurs, est mieux entendue pour ce qu’elle est, sans vidéo qui accapare beaucoup d’attention. Personnellement j’adore le cinéma, mais je passe beaucoup de temps à écouter de la musique ou des fictions sonores. Ça me laisse les yeux libres pour dessiner.
Retrouvez Le Fantôme de Carmen dans l’application Bayam, rubrique « Ecouter ». (Disponible jusqu’à juin 2020).
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