Le 9 avril, les Académies des sciences, de médecine et des technologies ont lancé un « appel à une vigilance raisonnée sur les technologies numériques ». Le texte, notamment signé par les psychiatres Serge Tisseron et Bruno Falissard, délivre des recommandations à l’attention des parents.
Tout est une question d’usage
Six ans après la publication du rapport L’enfant et les écrans, « l’appel à une vigilance raisonnée » revient sur les risques d’un usage non approprié des écrans tout en rappelant les bienfaits pouvant résulter d’un usage raisonné de ces mêmes écrans.
« Tous les risques qui viennent d’être évoqués ne doivent pas occulter le fait que, bien utilisés, les écrans, et l’information dont ils permettent l’échange, constituent des outils de connaissance et d’ouverture sur le monde dont l’intérêt est incontestable .»
À lire aussi : L’interview de Bruno Falissard dans l’article du quotidien La Croix.
Des conseils pour chaque tranche d’âge
L’appel à une vigilance raisonnée donne une liste de conseils pratiques à appliquer en fonction de l’âge de l’enfant. Voici les principaux points que l’on peut retenir :
Avant 3 ans : accompagner, être présent aux côtés de l’enfant
• Ne pas mettre à la disposition des enfants laissés seuls les écrans sous toutes leurs formes et surtout ceux dont ils peuvent eux-mêmes contrôler l’usage (tablettes, portables).
• Une exception peut être faite en faveur d’un usage accompagné, récréatif, que l’on peut encourager avec modération et prudence : dans tous les cas, la participation parentale à l’interactivité est absolument indispensable.
De 3 à 10 ans : ritualiser, interagir, réguler
• Fixer un temps ritualisé dédié aux écrans afin d’apprendre à l’enfant à attendre (ce qui constitue le premier moment de l’apprentissage de l’autorégulation).
• Préférer les écrans partagés et accompagnés aux écrans solitaires, parler avec l’enfant de ce qu’il voit et fait avec les écrans.
• Éviter d’acheter aux plus jeunes des objets numériques personnels (comme une tablette) dont il s’avère bien difficile ensuite de réguler l’usage. L’achat d’outils numériques familiaux devrait être la règle.
• Une attention particulière doit être portée à l’utilisation des écrans le soir avant le coucher, tant en raison du temps consommé au détriment d’autres activités que pour la difficulté d’endormissement ainsi créée.
Après 10 ans : maintenir un dialogue positif, rester attentif
• Il importe que les parents maintiennent un dialogue positif sur l’utilisation des écrans et restent attentifs aux symptômes de fatigue liés aux troubles du sommeil, aux signes d’isolement pouvant conduire à un repli sur soi et à un fléchissement des résultats scolaires.
Pour tous les âges : montrer l’exemple, réguler ses propres usages
• Il faut que les parents s’emploient à un usage raisonné de leurs propres outils numériques, notamment quand ils interagissent avec un jeune enfant, et, quand l’enfant grandit, que le dialogue soit maintenu sur ces questions.
Bayam se félicite de ces nouvelles pistes données aux parents et s’engage à poursuivre la réflexion autour des contenus et usages, pour le bien-être des enfants.
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