Après avoir questionné les enfants pendant le confinement pour tenter de comprendre comment leur vie avait changé, nous avons décidé de les questionner à nouveau pour suivre l’évolution de leur ressenti. Comment a évolué leur moral ? Ont-ils gardé leurs bonnes habitudes ? A quoi rêvent-ils maintenant ? Près de 400 enfants âgés entre 4 et 13 ans ont accepté de répondre à nos questions entre le 11 et 24 mai.
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Les enfants gardent le moral
Ils apprécient de conserver l’organisation plus souple héritée du confinement.
Leurs journées types sont différentes mais adaptées à l’organisation familiale (temps réservés aux devoirs, aux jeux en famille, aux écrans et aux loisirs se succèdent sans stress).
Un des facteurs clés de ce bien-être est le temps passé à réaliser des activités en famille ou pour soi.
Avec le déconfinement une grande majorité des familles vit toujours avec des horaires plus malléables, alternant entre un rythme de travail moins soutenu et des activités variées.
Côté école ?
Ils sont 93% à dire que leur niveau scolaire s’est maintenu ou a progressé. Ils reconnaissent qu’ils ont été majoritairement aidés par leurs parents. Mais ils ont aussi trouvé de l’aide grâce aux outils numériques (31%), qui arrivent juste derrière les enseignants (33%).
Un bond de géant pour l’autonomie
Ils sont très nombreux à sentir qu’ils ont grandi pendant cette période. Ils se sentent plus autonomes. Ils peuvent maintenant « s’habiller seul », « préparer leur petit-déjeuner » ou prendre des initiatives.
Des écrans toujours présents
Ce sont les écrans qui ont été leurs meilleurs alliés pendant le confinement et l’usage perdure maintenant que cette période est terminée. Ils continuent de se servir régulièrement de l’ordinateur ou de la tablette pour 74% d’entre eux. Ils sont encore 68% à continuer les visios avec leurs amis et 58% à regarder la télévision.
Des activités variées
Parmi leurs activités favorites, on retrouve la lecture, le sport, les jeux, les sorties, les moments à l’extérieur pour profiter de la nature ou faire du jardinage, écouter la radio ou de la musique.
Des bonnes habitudes
Pendant cette période, ils ont pris de nombreuses bonnes habitudes qui semblent installées maintenant que les restrictions sanitaires sont allégées. Sans surprise l’hygiène, les gestes barrières, et principalement le lavage des mains font partie des habitudes acquises.
Les enfants sont également devenus acteurs dans la vie à la maison et ils participent plus volontiers aux tâches ménagères pour ranger ou faire la cuisine. Ils aident ainsi « à faire les repas » ou à « débarrasser » puisqu’ils mangent plus régulièrement à la maison.
Et pour finir, ils sont davantage impliqués dans leur travail scolaire, pour eux, il est important de « rendre leurs devoirs à temps » et de le terminer avant de jouer.
Quelques mauvaises habitudes
Ce n’est pas facile pour un enfant de décrire les mauvaises habitudes qui perdurent après le confinement. Avec une honnêteté touchante, ils sont 47% à reconnaître qu’ils utilisent « trop les écrans ». Pendant que leurs parents télétravaillent, ils vont rester plus longtemps sur YouTube.
Ils admettent aussi se coucher plus tard à 30% et avoir tendance à se laisser aller en matière vestimentaire.
Ils ont aussi tendance à s’énerver plus facilement, peut-être parce qu’ils font moins de sport.
Ils avouent grignoter entre les repas, manger plus de bonbons ou de chocolat et peuvent s’amuser à embêter leurs parents ou leurs frères et sœurs. Ce qui est une manière comme une autre de s’occuper quand ils s’ennuient.
Encore des envies non assouvies
Malgré l’allègement du confinement, ils sont 85% à clamer que leurs grands-parents leur manquent, juste avant les copains (84%), les cousines ou leur la famille (82%). Ils ont envie d’activités sportives (76%), de balades en forêt ou dans la nature à 64%. L’école et les activités extra-scolaires suivent de près avec 61%.
Cette hiérarchie montre bien l’équilibre entre la famille (en dehors du cercle parents, frères et sœurs), l’école et les activités sportives. Pour les enfants, le cercle familial est nécessaire mais ne suffit pas.
En conclusion ?
S’il faut retenir un élément de cette étude, c’est qu’après 2 mois de confinement, les enfants qui ont répondu à ce questionnaire vont bien. Ils ont montré qu’ils étaient capables d’être raisonnables et raisonnés pour organiser leurs journées en respectant les contraintes familiales et scolaires.
Ce sont des enfants et ils aiment passer du temps avec leurs parents, mais aussi être seuls ou avec leur frères et sœurs. Bien sûr, ils admettent avoir pris quelques mauvaises habitudes comme celle de trop regarder les écrans ou de grignoter entre les repas.
Mais ils ont aussi grandi, gagné en autonomie et participent aux tâches ménagères. Et s’il y a une chose qui leur manque, ce sont leurs grands-parents, encore plus que leurs amis, leurs cousins ou leurs professeurs.
Que restera-t-il de ces apprentissages et de ces nouveaux comportements dans quelques mois ? C’est une question que nous nous poserons certainement à la rentrée.
Crédits illustration : Lucile de Reynies