À partir du 14 décembre, retrouvez jour après jour sur Bayam une nouvelle série audio inspirante, tirée de l’ouvrage Les formidables, cent histoires vraies qui donnent des ailes. Chaque jour l’histoire d’une personne qui a contribué a changer le monde autour d’elle, à coup d’inventivité, d’audace et de courage. Rencontre avec Ève Pourcel et Marie-Agnès Gaudrat, les instigatrices du projet.
Comment est née l’idée du livre Les Formidables ?
Eve Pourcel : C’est un projet de longue haleine. Un de mes moteurs, depuis que je suis toute petite, c’est d’admirer. Ça m’élève ! J’ai fait des études de documentariste et, à l’époque, j’ai commencé, dans des petits carnets, à noter des noms de gens qui m’inspiraient. Au bout d’un moment, j’avais compilé pas mal de matière. Quand je suis devenue mère, je me suis intéressée à la façon dont les enfants percevaient le monde. J’ai réalisé que mes enfants percevaient souvent des infos négatives sur le monde sans avoir les clefs pour les comprendre. Et j’ai eu envie de leur raconter des histoires un peu plus lumineuses qui puissent susciter leur enthousiasme.
Marie-Agnès Gaudrat : En ce qui me concerne, j’ai longtemps été directrice de magazines jeunesse. J’allais beaucoup en école et je voyais bien comme les enfants étaient perméables aux nouvelles du monde. Les parents- et moi la première- ont la naïveté de croire qu’ils les en protègent, mais c’est illusoire. Et je me disais souvent, on pense à développer leur imagination avec la fiction, mais on ne leur propose pas grand chose pour se projeter dans leur vie d’adulte avec appétit. Comme ils vivent de moins en moins dans une bulle, j’avais de plus en plus envie de leur proposer des récits de vie qui leur fassent envie. C’est ainsi que Les Formidables sont nés.
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Comment avez-vous choisi les personnalités qui figurent dans l’ouvrage ?
Eve Pourcel : Déjà nous avons veillé à ce qu’il existe un équilibre homme/femme. Et puis des personnes issues de toutes les cultures, de toutes les époques, de tous les milieux. Ensuite, je ne voulais pas que ce soit des figures écrasantes. Il y a quelques personnalités connues et imposantes comme l’ Abbé Pierre, Georges Sand ou Vandana Shiva. Mais le projet c’était vraiment de lutter contre « l’à quoi bon ». C’est pourquoi à côté de vies dignes de grands romans il y aussi des gens anonymes qui nous ressemblent davantage, mais sont tout aussi admirables. Une manière de montrer que chaque vie compte.
Marie-Agnès Gaudrat : Il y a même quelques enfants !
Eve Pourcel : Oui, comme Austin Perin qui, vêtu de sa cape de super-héros, distribue des sandwichs aux SDF de sa ville de l’Alabama !
Marie-Agnès Gaudrat : En fait, « Les Formidables » mettent en avant des gens qui ne s’en sont pas tenus au constat mais ont voulu agir.
Est-ce que Les Formidables n’est pas une découverte à faire en famille, surtout en cette période qui, effectivement, est assez plombante…
Marie-Agnès Gaudrat : Effectivement, on l’a imaginé comme un livre qui peut toucher de 7 à 107 ans ! C’est pourquoi j’ai encouragé Eve à écrire simplement pour qu’on puisse en faire une lecture familiale. J’ai beaucoup pratiqué ça avec mes propres enfants. Quand ils sont tous d’âge différent, c’est sympa de pouvoir lire ensemble le même livre, sans que les plus jeunes soient exclus. Cela crée un joli moment de partage et nous donne une culture commune.
Eve Pourcel : L’idée des Formidables c’est de remuscler un peu notre enthousiasme au contact de ceux qui n’en ont pas manqué ! Dans mon écriture j’ai voulu être au plus près du déclic qui a incité ces personnes à l’action, sans minimiser les obstacles qu’elles ont dû affronter, afin que les lecteurs puissent se reconnaître en eux. L’idée n’est pas de dire « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » ni de nier que le monde traverse des crises. Mais quelle époque n’en a pas traversé ?
Ce n’est pas très gai pour les jeunes d’entendre à longueur de journée qu’ils vivent une époque épouvantable. Découvrir que chaque époque a eu son lot, et que toujours, partout, des gens se sont dressés pour essayer d’améliorer les choses, ça débouche un peu l’horizon.
Eve Pourcel : Se frotter à ce que l’humanité à de meilleur, ça ne peut pas faire de mal, et qui sait, ça peut même peut-être nous inspirer.
Qu’apporte, selon vous, le récit audio à votre démarche ?
Eve Pourcel : Les parents ne sont pas toujours disponibles. Cela permet aux enfants les plus jeunes de se plonger dedans sans attendre le moment de la lecture.
Marie-Agnès Gaudrat : L’audio permet aussi un autre usage. En voiture, par exemple : on peut écouter le portrait et cela suscite le dialogue. On peut se demander, en famille, quels « Formidables » on a déjà rencontré dans la vraie vie !
Propos recueillis par Joséphine Lebard
Crédits : Les Formidables, Bayard Editions, 2020
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