Directeur artistique chez Bayard Presse, Frédéric Benaglia est aussi auteur et illustrateur de nombreux albums jeunesse, dont Petit Dernier, à l’origine du dessin animé Les Crumpets. Quel rôle joue la famille dans ses albums ? Quelles sont ses sources d’inspiration ? Ses projets ? 

Vous êtes illustrateur et co-auteur de la série d’albums Petit Dernier. Pourriez-vous nous en dire plus ?

Oui, c’est avec mon ami et complice Didier Levy que l’univers de Petit Dernier s’est construit, sur la base d’un premier album puis de deux autres. Par la suite, j’ai continué seul (écriture et illustrations) sur huit tomes dans une collection plus petit format. Je traitais de situations très familiales, enfantines… exagérées par le côté insolite de cette famille ultra-nombreuse.

Petit dernier

Le thème de la famille a-t-il pour vous une résonance particulière ?

Le thème de la famille est le cœur du sujet de cette série et de ces personnages. Alors la famille version XXL, comme celle des Crumpets, c’est encore plus vaste ! La famille, en général, est un thème qui touche tous les enfants. C’est leur monde d’origine, leur vie de tous les jours, ils y sont extrêmement sensibles.

La famille est un vivier à histoires impressionnant ! 

On peut s’amuser à amplifier les situations, à ajouter du burlesque. J’ai été biberonné aux séries télévisées américaines qui notamment mettaient très souvent en scène des familles étonnantes (Huit, ça suffit !, Arnold et Willy… ). Et du côté européen, les Barbapapas sont une source d’inspiration évidemment…

Quelles sont vos principales sources d’inspiration ?

Comme je le disais, sur la série Petit Dernier,  les Barbapapas ont été inspirants. Les Shadocks l’ont aussi été pour l’aspect minimaliste, les aplats et des traits noirs plus nerveux… Cette écriture graphique des années 1960/70 est pour moi une source d’inspiration inépuisable. Un souffle de liberté se répandait partout dans ces années là. Les créateurs visuels de cette époque en étaient de grands ambassadeurs.

Cette écriture graphique des années 1960/70 est pour moi une source d’inspiration inépuisable.

L’adaptation audiovisuelle Les Crumpets cible un public un peu plus âgé. Comment définiriez-vous cette évolution tant au niveau du scénario que du graphisme ?

L’œuvre de papier s’adressait aux plus petits… Lorsque nous avons travaillé sur l’adaptation audiovisuelle avec le réalisateur et le producteur, il a fallu se plier aux exigences de la diffusion.

En l’occurrence, Canal+ voulait que le projet monte en âge. J’ai laissé à 4.21 prod le soin d’adapter au mieux mais la cible est devenue franchement éloignée de celle des livres. Je suis très heureux de la restitution graphique mais un peu plus déçu par l’éloignement opéré sur les personnages d’origine, ça n’a pas permis de faire le lien avec les livres, c’est dommage.

Mais bon… c’est la loi de l’animation. Il faut être présent dès le départ et accompagner l’adaptation sinon il ne faut pas se plaindre après. Avec Didier, nous n’avons pas été très exigeants sur l’aspect littéraire et avons laissé cette série faire sa vie. Et elle a une vie plutôt longue !

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Quels sont vos projets actuels ou une fierté que vous souhaiteriez partager avec nos lecteurs ?

Je développe depuis quelques années une héroïne, Adélidélo, avec le magazine Pomme d’Api et Bayard Editions. J’en suis fier parce que les lecteurs-trices  et parents de lecteurs-trices sont attachés à elle. Ils la retrouvent chaque mois dans leur magazine. Quand je les rencontre en salon du livre, ils m’en parlent toujours avec beaucoup de tendresse, comme si elle faisait partie de leur maison, de leur famille. C’est très touchant.

adelidelo

J’illustre beaucoup de livres avec des amis auteurs et autrices qui me sont chers. J’en prépare un chez Gallimard, Glénat et Sarbacane. La série Les impeccables aventures d’Hubert Falabrak me tient à cœur aussi car écrite par ma chère et tendre Gwénaëlle Boulet chez Bayard…

impeccable toutou

Des livres vont bientôt sortir chez Bloomsbury au Royaume-Uni (histoires d’un monstre déjanté et burlesque à souhait), on est partis pour en publier pas mal. Bref, ma vie dessinée poursuit sa route !

Propos recueillis par Emilie Coulette

Crédits photo : Thomas Louapre


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