BayaM inaugure sa nouvelle collection Des histoires pour comprendre, avec une adaptation vidéo du roman Les trois étoiles, qui raconte la fuite d’une famille syrienne. L’autrice, Gwénaëlle Boulet, explique comment cette histoire animée constitue un bon support pour aborder avec les enfants le sujet délicat de la guerre et des migrations, remis sur le devant de la scène avec la guerre en Ukraine.

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Une fiction pour mieux imaginer la trajectoire des réfugiés

La guerre en Syrie a éclaté. La famille de Tarek a pris la décision d’entamer un long et périlleux voyage pour la France, espérant y trouver paix et sécurité à l’arrivée. Devant se séparer de ses deux meilleurs amis, Tarek se demande s’il pourra les revoir un jour…

Publié à l’origine dans le magazine J’aime lire en novembre 2017 et paru ensuite sous forme de roman aux éditions Bayard Jeunesse, Les trois étoiles raconte la fuite mouvementée d’une famille syrienne tentant de rejoindre un pays plus sûr. Alors que la guerre est toujours présente sur de nombreux territoires et depuis quelques mois aux portes de l’Europe, en Ukraine, l’adaptation vidéo d’une vingtaine de minutes aide les enfants, à travers la fiction, à comprendre ce que vivent et endurent les réfugiés.

L’histoire est accompagnée d’un documentaire animé de 10 minutes adapté de l’ouvrage Le petit livre pour parler des enfants migrants de Sophie Bordet-Petillon paru aux éditions Bayard, pour approfondir en famille le sujet plus large des migrants.
[À retrouver dans la section “Regarder”, à partir de 7 ans]

Quelques mots de l’auteur

Gwénaëlle Boulet, l’autrice du roman Les trois étoiles et également rédactrice en chef du magazine Pomme d’Api, revient sur la genèse de ce récit et son intérêt à la lumière de l’actualité.

D’où vous est venue l’envie d’aborder le sujet des réfugiés, notamment de Syrie ?

G.B. : Depuis un moment, l’idée de traiter de la Syrie me trottait dans la tête. Quand J’aime lire a eu besoin d’une histoire de Noël, j’ai voulu proposer une histoire qui avait du sens et qui faisait écho à l’actualité de l’époque, d’où le choix de la Syrie. Cette histoire de réfugiés était l’occasion de traiter d’un sujet qui parlait à tout le monde. Le but était de donner quelque chose d’universel au moment de Noël, période où l’on aime bien parler de solidarité.

Vous êtes-vous censurée pour éviter dans le récit les sujets trop difficiles ?

G.B. : La censure ou plutôt l’ellipse est un fondamental de la littérature jeunesse. On s’adresse à des enfants qui ont entre 7 et 10 ans et, chose particulière, l’histoire a été publiée pour la première fois dans un support de presse. On arrive chez les gens sans prévenir, ils n’ont pas choisit d’acheter directement le texte.

Un des principes de la presse jeunesse, c’est qu’on peut aborder des sujets difficiles mais il y a des limites auxquelles on doit s’arrêter. Pour la traversée, j’ai choisi de ne pas illustrer ouvertement des noyades et de simplement les symboliser par une poupée perdue dans le paysage.

Cela reste suffisamment fort pour entraîner une discussion avec l’enfant. On lui laisse la liberté de ne pas s’interroger dessus ou, à l’inverse, de se poser des questions en fonction de sa sensibilité, son âge, etc. C’est d’ailleurs le cas pour la fin de l’histoire. Je ne voulais pas d’un happy end total mais je ne me voyais pas terminer une histoire de Noël sur la désespérance. J’ai donc opté pour une fin ouverte qui laisse place à l’imagination de chacun.

Selon vous, qu’apporte de plus cette version interactive ?

G.B. : C’est super parce que le rapport à la lecture est différent selon les enfants. Cela rend le texte plus accessible pour ceux qui ne sont pas encore attirés par la lecture ou qui n’ont pas la chance d’avoir des parents qui leur lisent des histoires. En école cela peut également être un usage intéressant.

Quels conseils donner aux parents qui souhaitent montrer cette vidéo à leurs enfants ? 

G.B. : Globalement, la fiction est une belle porte d’entrée pour parler aux enfants de la guerre et pourquoi il faut quitter son pays par la suite. On commence à travailler sur l’empathie, à imaginer par exemple que l’on arrive soi-même dans un pays dont on ne parle pas la langue, en laissant tout derrière nous.

La fiction est une très belle base de discussions. Pour moi, il n’y a pas de précautions à prendre, il faut se faire confiance et partager ensuite avec nos enfants ce qu’on a sur le cœur.

Une nouvelle collection pour aborder des sujets difficiles

L’actualité, ou les événements de la vie, nous prennent souvent par surprise. Quand ces questions arrivent aux oreilles de nos enfants, pas facile de trouver les bons mots pour échanger et ouvrir le dialogue. Avec la nouvelle collection Des histoires pour comprendre, BayaM propose d’aborder ces sujets à l’aide d’une fiction animée suivie d’un documentaire vidéo à regarder en famille. Cette nouvelle collection abordera des thèmes très variés comme l’amour, le handicap ou les familles recomposées.

Lire aussi : La fiction pour aborder des questions délicates avec les enfants

Bonne découverte !

L’équipe Bayam


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